Le Petit Coin Noir

Il le fallait.
Il le devait.

<< Je serais au courant de tes moindres mouvements... >>

Et quand il disait, il faisait.

Il ne voulait pas, mais il avait peur. Ce regard l'obsédait encore...Regard froid de vipère, ce regard vert pétant. Qui le menaçait.
La torture...Non! Tant pis ;

Il serait lâche, mais c'était comme ça...

Il n'était pas né avec Courage.

Oui, il l'aimait.
Mais il n'était qu'un mièvre peureux.
Pauvre lâche.

Et ses cicatrices le brûlaient...lui rappelant ce qu'il devait faire.


<< Tu pars demain. >>

Une voix sans intonation.

Grelottant, hocher la tête. Faire ce qu'IL disait. Sinon...sinon...
Ne pas y penser, Ou mourir.

Torturé.

Tant pis ; il devait faire. Lâche qu'il était.

Mais ce n'était pas sa faute! Il avait peur...si peur...

Je ne voulais pas.
Je ne pouvais pas.
Et surtout je ne devais pas.

Non je ne devais pas y penser.
Y penser serais m'attacher. M'attacher serais accorder de l'importance.
Et c'était vraiment la dernière chose dont j'avais besoin.

Bon Dieu quand cela cessera t-il?
Si je n'y pensais pas, peut être cela s'arrêtera t-il.
J'en doutais, mais j'essayais.
Au bout de quelques minutes, j'arrêtais de lutter. Cela ne servait à rien. Mes pensées refusaient de se concentrer sur autre chose.
Je ne voulaient pas mais il le fallait, si cela devait m'hanter, j'y mettrais fin, d'une manière ou d'une autre.

Jamais je ne cederais.
JAMAIS!!
Je n'étais pas un faible, je n'avais pas le droit de faiblir.

Je me levais, et sorti, discrètement. Je ne devais pas la reveiller. Sinon elle me questionnerais. Et elle devinerais. Et je n'avais pas besoin de ça.

Je sortis. Dehors, il faisait nuit. Une nuit d'une noir d'encre. La seule source de lumière provenait d'une immense lune qui brillaient d'une blancheur éblouissante. La voûte était parsemée d'étoile. Comme des paillettes. C'était vraiment magnifique. En des milliers d'années, le ciel était bien la seule chose qui n'avait pas changé et qui était resté aussi beau.
J'avançais, m'enfonçant dans la forêt.

Après plusieurs minutes, arrivée à ma clairière, je m'allongais dans l'herbe fraiche, et contemplais le, ciel qui s'ouvrait au cîmes des arbres. Je le contemplais, sans relâche. Pensant toujours à la même chose. Mais sous ce ciel étoilé, ça n'avait plus d'importance, je pouvait, y penser. En rêver, sans conséquence.
Et c'est ce que je fis...

Pour la première nuit depuis ce jour, je rêvais sans penser au conséquences...
Je rêvais d'un rêve comme on en rêve, rarement, mais qui paraît si réel, et qu'on aimerait ne jamais quitter...

Moi je dis c'est Kirane qui parle en pensant à toi, Kia' :)


J'aime imaginer qui parle ^^

Hum... :scratch: Je ne dirais rien ;)

Moi aussi^^
Le gars toi qui parle, c'est Ahàron? :suspect:

Dans mes suites sans point de vue précis?


Pas du tout ;)

C'est...je dis rien!

On le connait? :scratch:

Mais personne parle, en fait, c'est un "narrateur externe à l'histoire", mais je parle de plusieurs personnages... ;)

Donc c'est pas un personnages?!

Je croyais que si, comme moi...

Ah non, moi personne ne raconte, mais les personnages dont je parle sont importants, par contre

Tout s'était tu.
Inlassable litanie sournoise et mystérieuse, ténébreuse et envoûtante.
Le silence. La belle dangereuse avait capté l'attention de ses enfants, de ses victimes et créations à la fois. Et la nuit avait rabattu son linceul sur les âmes des endormis...
Rêves? Non, même pas.
Silence et Immobilité.
Personne ne se rendit compte que les hiboux ne hululaient plus. Que les chiens, tendus, guettaient le moindre bruit. Que les chats, persiflants, faisaient le triple de leur taille habituelle.
Les paupières étaient fermées.
Les portes, étaient fermées.
Mais ces petites vies, si fragiles, si faibles, elles...elles étaient là. Ouvertes. D'une main de glace, la mort les aurait engloutie sournoisement. Ô! C'était si facile!
Au loin - mais pas si loin que ça - , un papillon avait battu des ailes.
Plus loin - mais plus proche encore - , une brise s'était déclenchée.
Et cette farandole si légère et subtile, si discrète, avait déclenché le processus d'une catastrophe.
A quelques mètres de là, des vagues gonflaient. Devant elle se préparait le pire tsunami de tous les temps.
Et personne ne s'en rendait compte.
Tout n'était que prologue silencieux. Avant-propos d'une fin qui ne durerait pas.
C'était la nuit.


Cette fois-ci, les chiens étaient plus tendus. Ils se réfugiaient sous les tables.
Si on les avait regardé, on aurait vu qu'ils tremblaient de tout leur corps.
On aurait su qu'il fallait partir.
Mais ce n'était que des chiens, et la routine se déclenchait. Inlassablement.
C'était le petit jour.


Elle était là. Dangereuse. Belle. Oh oui, si dansante et fascinante! De sa robe bleu de nuit, son odeur légèrement salée et les bourrasques qui chantaient dans ses creux, la Vague était étincelante.
Elle savait ce qu'elle devait faire. Elle n'avait qu'une chose à entreprendre: happer ces petites vies humaines, et les ramener au fond des abimes.
C'était sa mission.
Et le soleil était tapant.

<< Vous ne trouvez pas que c'est étrangement silencieux? >>

Oui. Silence.

<< Il se passe quelque chose. Je le sens. >>

Mon ami, il est trop tard. Bien trop tard.
Anxiété. L'air est lourd, malsain.

<< Regardez la mer! >>

Oui, regardez. Regardez la belle, qui danse et vous surplombe.
Danse, danse. Chante, chante.
Tue.
Fascinant.
Et les chiens se mirent à hurler. Les femmes et les enfants à trembler. Les hommes à se regarder, silencieusement.

<< Nous allons périr. Tous... >>

Alors la Mer se déchaîna. La Vague déferla sur la jetée, et les petits bateaux de pèche, telles des mouches dans un évier, se retournèrent et disparurent loin de la vue des autres victimes.
Il y avait dix bateaux de pèche.
Peut-être vingt morts?

<< Papa! >> Hurla une petite fille.

Sa mère voulut l'attraper, la retenir, mais à quoi bon?
C'était trop tard. La Mort les tenait en son pouvoir.
En une seconde, les maisons sur pilotis s'écroulèrent, et la Vague happa chacun de ses insectes.

<< Montez sur les toits! >>

Vite, vite.
Mais la Vague ne s'arrêterait pas là.
Ce jeune homme aux cheveux ambrés, aux yeux clairs et aux légères fossettes, comprit que s'il ne pouvait pas sauver la vie de son clan, il pouvait peut-être parvenir à sauver d'autres personnes.
Il avait eu de la chance: il était partit au petit matin sur une montagne.
Le regard mélancolique, il regardait ses amis, sa famille, tous, périr.
Alors il sut que s'il avait survécu, c'était parce qu'il avait une mission à accomplir.
Le Destin l'avait choisi.

Kenneth enfourcha sa monture, et se dirigea au triple galot vers le soleil levant: il devait prévenir le Clan des Eaux Troubles.