Chambre de Châan

Le lendemain

De violents coups frappèrent à ma porte, faisant me réveiller en sursaut. Je grognais en criant un vague "J'arrive!", ayant reconnu l'odeur de Kia' et Nelkh'. Après avoir vite enfilé une tunique pourpre et un pantalon bouffant noir, j'ouvris la porte à mes amies, les cheveux en bataille.

Dusty, en face, sortant de sa chambre voisine à la mienne, était dans le même état.

Je fixais Kiara qui encerclé de ses bras la pauvre Nelkh', gigotant le sourire aux lèvres.

<< Heu...? Fit Dusty avec les yeux ronds. Qu'est-ce qui se passe?
-Elle est complètement timbrée, marmonna Kia' en désignant Nelkhael.
-J'ai eu la révélation...J'ai eu la révélation! Cria Nelkh', manquant de réveiller tous les autres. >>

La situation était tellement ridicule que je pouffais de rire. Nelkh' n'était pas vraiment dans son état normal. Elle avait des étoiles dans les yeux et ne cessait de marmonner des phrases inintelligibles.

<< Depuis ce matin elle ne cesse de dire...commença Kia'.
-Je l'aime! Je l'aime! Hurla Nelkh'.
-Matt? Fis-je. >>

Nelkhael me fixa, incrédule.

<< Mais bien sur que non! C'est Yeitso que j'aime! Je l'aime, oui! Que je l'aime!
-Nelkh'...tu es sure que ça va bien? Demandais-je.
-Oh oui! J'ai eu la révélation! Je me sens pousser des ailes! >>

Dusty, Kia' et moi nous regardâmes.

<< J'ai déjà vu ça, fit Dusty en rompant le silence. Il faut l’amener à Landy, c'est...quelqu'un lui a fait avaler un filtre d'amour.
-Yeitso? Fis-je. Pas possible...c'est un prof.
-Ou quelqu'un qui lui en veut, renchérit Kia'. Qui voudrait...
-La détacher de Matt, complétais-je. Genre...
-Ally!!!
-Amenons-là chez Landy et dépêchons, fit Kiara. >>

Nous parcourûmes le couloir, et soudain Matt nous rejoignit.

<< Nelkhael! Cria-t-il, ça va?
-Qu'est-ce que tu as? Lâcha mon amie en soupirant.
-Ben...fit Matt, incrédule.
-Je ne t'aime plus, dit-elle sèchement. J'aime...j'aime...J'aime Yeitsoooooo! >>

Dusty prit Matt à part pour lui expliquer la situation.







Théâaatre....

J'adore ! :D

Je continue alors ;)

Enfin habillée, prête à manger, j'ouvris la porte de ma chambre.
Mais...ma journée se vit gâchée lorsque je constatais un loup mâle Alpha qui me jaugeait sévèrement, les bras croisés.

Puis je me maudis de penser une telle chose. Kade était mon copain. Il était génial, mignon, sympa...et un peu trop collant. Certes.

<< Salut! M'exclamais-je d'un ton faussement enjoué. >>

Son air froid resta implacable.
Bon. C'était compréhensible. Logiquement, je l'avais trompé. Sauf que je ne le voulais pas. C'est que Nup...j'avais tant attendu ce moment...mais je le regrettais.

<< Entre, soufflais-je en refermant la porte derrière lui. >>

Kade s'assit à distance de moi, bien droit, et se passa une main dans les cheveux.

<< Bon...entrepris-je. Je suis désolée.
-Tu n'as pas l'air, grommela le loup. Il s'appelle comment, le gamin?
-Nup, soupirais-je. Mais...détrompe-toi...je ne voulais pas...
-De toute façon tu ne m'as jamais aimé, répliqua sèchement Kade. Je le sais.
-C'est que... bafouillais-je.
-Tu es incompréhensible. Tu aurais du me dire avant que tu en aimais un autre!
-Mais je ne l'aime pas! Criais-je.
-ça faisait longtemps?
-Non! C'était la première fois! Et je regrette sincèrement. Mais...toi et moi on est pas du même monde. >>

Il soupira.

<< J'étais sur que tu dirais un truc du genre.
-On est pas faits l'un pour l'autre, articulais-je. En fait...je crois que c'est moi qui ne suis faite pour personne. Tu es un mec génial, Kade.
-Mais pas assez pour toi, à ce qu'on dirait, répliqua l'Alpha.
-Non! Mais...tu trouveras quelqu'un de bien mieux.
-Donc tu me plaque? >>

Incrédule, je le fixais.

<< Ben...logiquement, oui. >>

Il me fixa méchamment.

<< Mais ça t'arrive d'éprouver de la compassion, bon sang?! S'écria-t-il. Espèce de...de sorcière!
-Kade! M'énervais-je. Parle-moi autrement! Tu n'es qu'un enfoiré, de toute façon, et je suis bien contente de ne plus être avec toi! >>

Je me levais précipitamment et me dirigeais vers la porte.

<< Ah, et je croyais que tu n'avais plus le droit d'entrer à l'Académie? lui lançais-je, agacée. Adieu, Kade! >>

Je claquais la porte derrière moi tout en descendant les escaliers, fulminante.

Kia' était partie chez les Atanatars, Nelkh' se baignait et Dusty avait besoin d'être seule.

Je repensais au baiser de Nup, sans savoir quoi penser. Avais-je apprécié?
De toute façon, je ne pourrais l'éviter à jamais...Il était présent.

Cela faisait quelques temps que je n'avais plus vu Eben, et je commençais à m'inquiéter. D'habitude, il m'envoyait toujours des messages télépathiques...

Quand je rabattis le coussin sur ma tête en soupirant, on toqua doucement à ma porte. J'espérais que ce serait Ahàron.

Mais non. L'odeur piquante de Nup m'emplit les narines. Et il entra.

<< Am vrut să te văd, lança-t-il. Châan.
-Uita...uita ultima oară...murmurais-je. >>

Il me rejoignit sur le lit.

<< La urma urmei, eu sunt condamnat să rătăcească. Nu-i aşa? articulais-je en levant les yeux au ciel.
-Mi-ai spus să uite ... şi tu, ai putea face? Şterge ultimii doi ani. Doi prieteni din nou, chuchota-t-il.
-Este imposibil. Păcat, aş zbura din nou şi din nou ...
-Tais-toi, m'ordonna-t-il. >>

Il m'enserra alors entre ses bras et un râle sourd s'échappa de mes lèvres.
Il sentait bon, et j'eus l'impression de retourner à la maison.
Tant pis. J'aurais le temps de regretter plus tard...

<< Nup...murmurais-je, la tête sur son épaule. >>

Il me déposa un baiser dans le cou et me sussura:

<< Te iubesc... >>

Je fis semblant de ne pas avoir entendu.
Je ne voulais pas qu'il me dise ça.
Mais qu'est-ce que je voulais, au juste?
Après tout, je n'étais qu'une idiote.

Idiote jusqu'au bout, quand nous nous embrassâmes férocement, à en perdre la notion du temps.

A rattraper tant d'instants perdus, gâchés par la différence des races...

Et je redevins la petite fille qui se croyait humaine jusqu'au bout des ongles.
M'écroulant dans les bras de mon ami.
Le coeur battant, les yeux humides...

<< Nu vreau să-mi fie ... gémis-je.
-Dar tu esti totul pentru. >>

<< Je te revois après...me sussura Nup. >>

Je détournais la tête.
J'avais perdu la notion du temps...la notion de la vie...
Que faisais-je donc?
Peut-être que je me trompais depuis le début. Ce n'était pas Nup qui s'acharnait sur moi, c'était...moi qui était maso.

La porte se referma derrière lui, et je restais étendue sur mon lit, soupirant.
Je ne savais plus ce que je voulais, j'étais complètement perdue. Je décidais de me rendre au lac, ça me ferait du bien.
J'enfilais mon maillot de bain, prit une serviette que je posais autour de mes épaules et sortit de ma chambre.

Le soir venu, après être sortie de la Salle Commune, je décidais d'aller prendre une petite douche, avant d'aller manger.

Mais lorsque j'ouvris la porte, je fus stupéfiée d'effroi.

Ce que je vis, étalé sur mon lit, dépassé la stade de l'horreur. Je me précipitais vers le matelas, et eus envie de vomir. Eben y était, les ailes écartées, le bec ouvert un en un râle sourd et mort. Les yeux avaient disparus, et seuls deux petits fentes ensanglantées montraient qu'il y en avait un jour eu. Les plumes noires étaient étalées tout autour, formant une sorte d'auréole sombre et démoniaque. Le ventre était déchiqueté, laissant voir une ossature brisée à quelques endroits*.



* c'est le pigeon qui m'a inspiré xD, et puis il m'énervait, le piaf', je voulais m'en débarrasser ^^


Vais regarder un film puis continu!

EH moi aussi jje vais faire mourir Fab!! Mais moi je l'aime!! :p
C'est que je peux pâs tout gérer.

Oui moi aussi je l'aime! Mais bon...je savais plus quoi en faire --'

Mon corps fut secoué de soubresauts, et je m'écroulais sur le sol en hurlant.
Le cadavre d'Eben restait dans ma tête, obsédant la moindre de mes pensées. L'odeur du sang régnait, et la douleur m'affligeait.

Je me pliais en deux et vomis toutes mes entrailles, pleurant en même temps, n'ayant plus conscience du moindre temps. Je hurlais, je griffais le sol, et je maudissais tout le monde.

Mes pleurs se noyèrent au fond de ma gorge, et j'attrapais l'oiseau entre mes paumes. Le sang tâcha mes vêtements, et je me relevait, les mains tremblantes.

Quel monstre avait pu faire ça? Car Eben avait été attaqué, c'était évident.
Et la fenêtre était restée fermée. Quelqu'un était entré pour le déposer.

J'ouvris ma grande baie vitrée, et pris mon élan, puis sautais sur le toit de la tour d'en face. Les larmes brouillaient ma vue, alors que je courais sur les toits. Je vis le soleil s'assombrir, tandis que l'air se rafraîchissait.

Je montais jusqu'au plus haut sommet, me dressant debout et surplombant les collines environnantes, la forêt, le lac, la ville...

Le cadavre mou d'Eben pesait entre mes mains, et je le mis délicatement dans la gueule d'une gargouille - une bête à la gueule ouverte. Le tonnerre commença à gronder, et je jetai un regard de défi à ce ciel impétueux.

Le sang, mélangeait à l'eau, ruisselait sur mes paumes, et j'enfouie ma tête dans mes mains, m'accroupissant. Je retirais mes converses et les posais à côté de moi.

Mes cheveux se plaquaient contre mon visage, qui lui-même était désormais tâché de sang. Et l'orage grondait, les éclairs zébraient le ciel.

Mes lèvres étaient gelées, le sang ne circulait plus dans mes veines.
Et ma vue se brouilla. Mes épaules s'affaissèrent et je sautais.


(non non, je me suicide pas ^^)

La chute fut longue, jusqu'à ce que j'atteigne le rebord de la fenêtre d'Ahàron.
C'était lui que je voulais voir.

Nous rentrâmes à l'Académie, et, avant de descendre manger, nous retournâmes dans nos chambres respectives. Je comptais me fabriquer une robe.

Je tournais la clé de ma porte, et entrais. Je regrettais de ne plus voir Eben se poser sur mon épaule...J'aurais tant aimé l'avoir encore contre moi. Mais il avait été tué.

Je m'avançais alors, et remarquai un grand paquet sur mon lit, délicatement posé. L'emballage était simple, d'un noir sombre, avec seulement un petit noeud doré. Je m'approchais, intriguée, et effleurais le paquet. Aucune carte accrochée. De suite, je me méfiais. Qui pouvait donc m'envoyer un pareil présent?

Mais bien trop curieuse, je démêlais le noeud, puis ouvris le paquet.
Un tissu bleu foncé et doux se montrait. Qu'était-ce donc? Délicatement, je sortis la chose de son carton pour la poser sur mon lit.

Mon coeur s'emballa, une robe! La plus belle que je n'ai jamais vue, aux allures royales, exotiques et chics. Le bleu était profond, de la couleur de l'océan et de la nuit. Elle était formée d'un bustier à lacets, dans le dos, et des rangées de perle d'argent formaient des motifs complexes sur le haut. Sur le jupon était aussi dessiné un petit motif formé de perles. Le jupon était gazeux, et s'écroulait en de plis parfaits, formé de doubles couches de mousseline, douce et soyeuse, sans doute de la plus haute qualité. D'autres perles formaient des lignes délicates le long de la robe, ajoutant une pincée de brillance.
Une robe élégante, et plus que tout magnifique. Elle devait coûter une fortune.

Dans un petit sachet y était ajouté deux longues boucles d'oreille simples, en argent, mais ravissantes, assorties à la robe. Je souris, je n'avais pas les oreilles percées, mais peut-être devrais-je le faire?

Il fallait que j'essaye le tout. Je me déshabillais, et fis passer la robe par-dessus mon corps. Elle s'ajusta comme par magie, et je me sentis mieux que jamais. Le tissu caressait doucement ma peau, et, étonnamment, elle était d'une troublante légèreté. Je l'adorais déjà.

Je regardais mon reflet dans le miroir, et trouvais qu'elle m'allait plutôt bien, changeant de mes vieux jeans usés et de mes pulls mouchetant.
Bien sur, avec les chevaux peignés et le visage maquillé, ce serait encore mieux.
Je supposais que c'était Nup qui me l'avait envoyée.

Décidant de ne pas l'abîmer, je la remettais dans le paquet, l'enfouissant dans mon armoire.
Je me rhabillais en vitesse, et rejoignis la Salle à Manger. Il fallait que j'en parle aux filles!

C'était comme avoir hiberné durant des siècles. Et se réveiller complètement largué. J'ouvris soudainement les yeux, avant de grimacer à cause de la luminosité.

<< Châan! S'exclama Nelkh' à mon chevet. ENFIN! >>

Le pire, c'est que je ne me souvenais de rien.

<< Tu as dormi durant 3 jours, ma pauvre!
-Oups, souris-je. Sans manger?
-Sans manger.
-Mais...fis-je. Que s'est-il passé? >>

Autour de moi se trouvaient Kir', Kia', Ahàron, Dusty, Matt et Nelkh'.

<< Nup s'est suicidé...murmura doucement Nelkh'.
-Ah oui, me souvins-je. Le lâche...même pas capable d'assumer...
-Tiens, me coupa Kia'. La bourse pour la cuisine. >>

Elle me tendit un petit sac de galions, que je posais sur ma table de chevet.

<< On est quel jour?
-Mercredi, se moqua Kir'. Matin. >>

La journée avait été belle, je recouvrais désormais à tous mes pouvoirs, mais je n'arrivais pas à oublier ma promesse. Than...il fallait que je le retrouve et que je l'arrache aux griffes de Fetrus.

<< On se retrouve à la bibliothèque, Lup Mic, me chuchota Ahàron. >>

Je lui souris.

<< Merci d'être là... lui souris-je. >>

Il m'embrassa sur le front et se dirigea vers son logis. Comment aurais-je fait, sans lui? J'ouvris la porte de ma chambre, et m'assis sur mon lit, pensive.
Alors Nup était mort... Il avait préféré abandonner son père. Il avait préféré délaisser une vie, un joyau, si précieux. Son comportement me révulsais, mais...je fermais les yeux et m'abandonnais aux souvenirs. Aux Terres Brunes, avant que je ne mute, avant que ma vie bascule... Nous riions ensemble, et puis...nos chemins s'étaient séparés. Douloureusement.

Je retirais le T-shirt d'Ahàron, et recherchais des vêtements dans mon armoire. Ma main effleura un tissu rouge, et j'attrapais le vêtement. Ah oui. C'était la tunique...Tunique que j'avais tant de fois portée, belle et pratique en même temps, un peu usée. J'aimais la porter...avant. M'allait-elle encore?
Je l'enfilais: oui, elle tomba sur moi et l'odeur de la guerre, des Terres Brunes, du passé emplit l'air.

<< Châan Arwah? >>

Une voix surgit alors derrière moi, et j'allai entrouvrir la porte. C'était un Préfet - un élève de dernière année choisi pour s'occuper des autres élèves, et aider la direction.

<< Oui? Minaudais-je, étonnée.
-Tu dois tout de suite aller à l'infirmerie, fit le garçon.
-Pourquoi? M'enquis-je.
-Aucune idée. >>

Le Préfet s'en alla, et je sortis de ma chambre, en allant à l'infirmerie.

Ce qui est bien, lorsqu'on a été...intimement lié à une personne pendant ne serait-ce que quelques jours, c'est qu'on a des facilités à communiquer télépathiquement avec celle-ci.
Je sais, j'allais me servir de l'amour que me portait encore Kade, mais j'avais besoin de lui.

C'est Châan, envoyais-je d'un ton gentil et calme.

S'il ne voulait pas me parler, il me bloquerait son esprit, et je serais fixée. Je ressentis son léger agacement comme s'il était en moi, puis je perçus un léger soupir.

Châan? Désolé, je ne connais personne portant ce nom, fit sa voix, mentalement.
Comment tu vas? Fis-je d'une voix entrainante.
J'ai le cœur brisé, plus aucune nouvelle de mon ex, et la voilà soudain débarquant dans mon esprit.

J'étais gênée, ce qu'il disait était tout-à-fait vrai. Je n'avais pas était très sympa, depuis notre rupture...

En fait...commençais-je. C'est gênant, mais...j'ai un service à te demander.
J'aurais dû m'en douter, railla-t-il. Pourquoi me parlerais-tu, autrement?
Il faudrait que tu héberge quelqu'un chez toi pendant quelques temps, lâchais-je.

Un lourd silence se fit.

Ce ne serait pas long...fis-je. Tu es la seule personne que je connais, à proximité d'Elsbère...Et puis Than est discret et très gentil...
En quel honneur devrais-je te rendre ce service?
S'il te plait.

J'étais consciente que je me servais de lui, et c'en était dérangeant.

D'accord, soupira-t-il au bout d'un moment. Quand vient-il?
Oh! M'exclamais-je. Merci beaucoup, Kade! Il viendra demain matin. Je te remercie infiniment...
Arrête. Alors comment va le petit blondinet? Railla-t-il.
Il est mort, lâchais-je froidement.
Oh, désolé...

Et puis j'eus une idée. Il fallait tout de même que je le remercie.

Kade? fis-je. Ce soir, il y a...un bal, à Elsbère. Mais après on descendra sans doute en ville pour fêter Nouvel An. Alors...si tu veux...tu pourrais être mon cavalier, au bal...

Je ressentis une lueur d'espoir en lui.

Mais...juste en temps qu'amis, rectifiais-je en mettant les points sur les i.
Non, Châan. ça ne marche jamais...être ami. Laisse tomber. Je vais héberger cet homme - je ne sais même pas pourquoi, d'ailleurs, mais après...eh bien on refera nos vies chacun de notre côté. Enfin, toi tu n'en as pas besoin...tu n'as pas été trompée.

Je ne savais plus quoi dire...A part me confondre en excuse.

A demain, alors, soufflais-je, gênée. Je suis désolée pour ttt...
Non, me coupa-t-il. Tu ne le pense pas, alors ne dit rien.

Il ferma son esprit et je compris que la conversation était terminée.

<< Châa'? Cria Nelkh' derrière ma porte. Tu es prête? >>

Prête? Prête à quoi? A entrer dans une nouvelle année... Je ne voulais pas descendre. Je ne voulais pas danser. L'attaque de Fetrus remontait à tout juste une semaine, la mort de Nup à quelques jours seulement. Et il fallait...s'amuser?

<< Deux secondes! Criais-je. >>

Je terminais de nouer ma robe et je rejoignis mon amie. Après tout, à un bal, ne sommes-nous pas sensés sourire?

Châa, on est en vacances je te rappelles !
Et t'as encore écrit un cours ! ^^

Oui, mais toi & Dusty vous en avez écrit aussi, alors j'ai pensé que c'était pas important

Mais Châa t'as regardé la date de quand on l'avait écrit ?
C'était avant le bal de Noël !
Enfin c'est pas grave de toute façon ^^

Dis, Sulana elle est vampire ?

Ah bon? Mince --'


Oui

J'étais encore toute hébétée, de savoir que Kia' allait partir...J'avais sans cesse, au cours de ma vie, vu mes gens partir, s'effacer, quand ce n'était pas moi qui le faisais. Nelkh' avait déjà quitté l'Académie...Maintenant Kiara. Il y avait Dusty, certes, mais je ne me sentais pas moi-même sans Kia' et Nelkh'.
Heureusement qu'Ahàron était là.

Je soupirais en m'étalant dans mon lit. Je savais que Kiara mentait. Elle n'allait pas où elle le disait, j'en étais persuadée. Seulement, je ne pouvais pas lui en vouloir...j'avais passé les trois quarts de ma vie à mentir - à me mentir, même. Si mon amie ne voulait pas révéler ses réelles résolutions, alors...je ne la forcerais pas. Non.

Je m'étirais et m'endormis dans un lourd sommeil. Après plusieurs jours de calme, les cauchemars revinrent. Des cris, des visages torturés...

Et un poids lourd pesant sur mes épaules.

Il était temps que je m'y remette. Je ne pouvais pas attendre, vivre éternellement avec cette tâche. Je ne pouvais pas, ne devais pas avoir de répits. Oh! Que j'aurais aimé avoir Eben à mes côtés, en ce moment, mais nous savions tous, mortels, fragiles, éphémères et frêles, que la mort ne connaissait aucune défaite.
Il était temps, temps de me battre avec hargne. C'est le regard déterminé que j'attrapais mon épée, qui avais prit la poussière sur mon étagère. La sensation d'être complète m'emplit, et je souris en sortant de ma chambre, l'épée à la main. J'étais Châan Arwah, celle qui méritait sans fois son nom.